Par Blandine CORDIER-PALASSE, La Revue RH&M n°84

Lorsqu’on parle de RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) ou de développement durable, on pense immédiatement aux enjeux environnementaux et sociaux. Pourtant, la gouvernance est tout aussi fondamentale car sans elle, il n’est point d’entreprise durablement performante. Notamment D’Enron en 2001 à Wirecard en 2020, les exemples abondent. Une bonne gouvernance inclut notamment un programme de compliance et d’éthique robuste. Depuis le début de 2021, nous enregistrons une forte augmentation de missions de recrutement de responsables d’éthique et compliance. Nous pensons donc qu’un point sur cette fonction serait bienvenue.

À quoi sert un/une Directeur de l’éthique ?

Pour mieux comprendre, comparons compliance et éthique. Être compliant c’est s’assurer que les règles, procédures et protocoles de l’entreprise sont bien définis, appliqués et monitorés. Des principes directeurs ont permis la formation de l’éthique. Les valeurs de l’entreprise constituent les piliers de ces principes. Ces derniers aident donc à prendre les décisions et guident la conduite des affaires. Pour résumer, l’un est l’esprit, l’autre la lettre. En outre, l’un sans l’autre, l’entreprise ne sera pas efficacement protégée sur le long terme.

Le Directeur de l’éthique est de plus en plus souvent rattaché au CEO. Il a donc pour rôle de s’assurer que ces principes sont connus de tous les collaborateurs. Ces principes doivent être acceptés et appliqués dans la conduite des affaires et le développement de l’activité. A la fois porte-parole, conseiller et contrôleur, il doit aussi anticiper les évolutions de société. L’objectif est d’aider l’entreprise à choisir le bon cap dans un contexte business toujours plus complexe.

Quel est le périmètre d’activité d’un/une Directeur de l’éthique ?

Le Directeur de l’éthique a surtout un rôle transversal. Les projets à manager et à déployer, en coopération avec les équipes fonctionnelles et/ou opérationnelles, sont nombreux et variés et s’organisent autour de quatre axes :

1. Définir les principes et comportements attendus. Cela peut prendre la forme d’une Charte Ethique. Des principes viennent ainsi la prolonger.

2. Diffuser et promouvoir ces principes. Formations et animations avec pédagogie, dialogue et écoute aideront à ce qu’ils soient assimilés et adoptés.

3. S’assurer de leur mise en œuvre par des programmes de contrôle. Mesurer l’efficacité des procédures et identifier, corriger voire sanctionner les écarts.

4. Conseiller, informer voire alerter, les instances de Direction – avec en corollaire la connaissance du quotidien de l’activité du groupe, la mise en place d’indicateurs de performance et la veille « éthique ».

Pourquoi est-ce devenu indispensable en 2021 ?

Pour de nombreuses raisons qui toutes convergent vers un objectif : protéger l’entreprise sans entraver son développement. Plus précisément, pour vous Directeurs et Responsables RH, l’impact positif sur la marque employeur sera un atout pour attirer et fidéliser des talents. Ce sera aussi un atout pour renforcer l’identité culturelle de votre groupe et le sentiment d’appartenance de vos collaborateurs. Pour vos commerciaux, ce sera un atout différentiant et un argument rassurant face aux clients. Pour tous, l’éthique est un moyen d’identifier et maîtriser les risques.

C’est pourquoi de nombreux chefs d’entreprise nous contactent afin de les accompagner dans la création d’un poste de Directeur de l’Ethique. Un rôle nouveau bien défini, bien recruté et bien intégré se révèlera ainsi créateur de valeur sur le long terme.

Référence : https://www.linkedin.com/posts/blandine-cordier-palasse_directeur-de-l%C3%A9thique-activity-6881188138455248897-YvM1?utm_source=share&utm_medium=member_desktop