Par Blandine CORDIER-PALASSE, La Revue RH&M n°85
De récents scandales ont impacté la réputation et les finances de groupes de secteurs variés… Ils ont parfois entrainé des amendes, voire des peines de prison pour les dirigeants. Tous avaient en commun des faiblesses en compliance et gouvernance. Comment adresser ces sujets en termes d’organisation RH ?
Retour d’expérience sur la création de la Direction de la Conformité
Dans le cadre de son nouveau plan stratégique, un groupe décida de renforcer sa position en matière de conformité réglementaire. L’objectif est de répondre aux exigences croissantes des régulateurs et des actionnaires.
Le groupe a dès lors choisi d’être une entreprise à mission. Sécuriser la conformité des activités domestiques et internationales est un enjeu crucial tant pour le développement que pour son image.
Pour y répondre, le Président a décidé de créer une Direction de la Conformité. Cette dernière couvrirait le groupe et ses filiales ainsi que les six champs de conformité réglementaire : la Lutte Anti-Corruption, le Devoir De Vigilance, le RGPD, la Lutte Contre le Blanchiment et le Financement du Terrorisme (LCB-FT), les Sanctions Internationales/Embargo et la Concurrence. Cette Direction mènera des interventions directes pour un déploiement transversal et holistique.
On le voit bien : l’enjeu n’est pas seulement une question de conformité.
L’objectif est de créer la confiance, de meilleures relations avec les investisseurs, de plus grandes opportunités de marché et une fidélité renforcée des clients, des consommateurs, des salariés et de l’ensemble des parties prenantes. Il s’agit en bref, de développer un avantage concurrentiel.
Les ressources humaines au cœur du dispositif…
…pour fluidifier la circulation de l’information, renforcer l’importance de l’intégrité et plus généralement, l’engagement dans une culture éthique. Insister pour le respect des procédures à tous les niveaux, et ce d’autant que des dispositifs d’alerte auront été créés et toujours, contribuer à la mise en œuvre de formations ouvertes au plus grand nombre.
98% des entreprises du CAC40 ont désormais un directeur compliance groupe/référent éthique. Or, seulement 60% du SBF80 sont dans ce cas (un pourcentage à faire croître en 2022 pour assurer la protection stratégique des entreprises).
Les ressources humaines peuvent donc encourager les instances dirigeantes à recruter un directeur compliance. Elles peuvent aussi lui donner les moyens humains et les ressources nécessaires afin de réussir sa mission. Il s’agit de recruter un chef d’orchestre solide et expérimenté. Il pourra piloter le programme avec une garde rapprochée pour interagir avec de nombreuses directions dans la mise en place, le déploiement, le monitoring du programme et avec l’ensemble des parties prenantes internes et externes.
L’entreprise à saine gouvernance, gagnante sur tous les tableaux
Dans une économie post-crise sanitaire, on note une désaffection croissante pour le monde du travail, surtout des jeunes. Les entreprises à éthique solide attireront ainsi les nouvelles générations en quête de valeurs et d’engagement. Nous constatons que les questions sur la responsabilité sociétale de l’entreprise sont presque aussi nombreuses que celles concernant les défis du poste ou le potentiel d’évolution.