By Blandine CORDIER-PALASSE, Revue RH&M n°55 p.42
Cybercriminalité – Risque stratégique – Risque financier – Big Data
Réglementation mondiale – Evolution de la gouvernance…
Identifions les risques qui peuvent menacer la valeur, mais aussi ceux qu’un groupe peut prendre pour créer de la valeur.
La cybercriminalité… Grande préoccupation émergente qui n’était même pas une considération il y a quelques années.
Dans un environnement extrêmement concurrentiel, les groupes font face à des décisions stratégiques toujours plus complexes. Ces décisions se trouvent dans des environnements normatifs, réglementaire, business multirisques.
Fusions, acquisitions, mondialisation, Big data, propriété intellectuelle, brevets, environnement, normes…. Ces facteurs exogènes à l’entreprise sont de plus en plus décisifs pour son pilotage. Ils influent fondamentalement les décisions du conseil d’administration et du comité exécutif.
Le socle d’un système de compliance, c’est la culture d’entreprise et son engagement.
De plus en plus de groupes internationaux sont entrés dans une démarche de compliance. Ils réalisent qu’il s’agit d’un levier fondamental d’organisation interne et de prévention des risques, facteurs d’une bonne gouvernance.
Bien dirigé, déployé avec méthode et efficience, c’est un levier structurant. Il est au service d’une croissance saine et de relations sécurisées avec les partenaires, les clients et les fournisseurs. Il répond donc à un enjeu majeur de l’entreprise, la compétitivité, tout en l’inscrivant dans un esprit de loyauté et de transparence, conforme aux réglementations internationales.
Le rôle de la direction juridique est stratégique.
Le rôle de la direction juridique est devenu stratégique. C’est un vrai outil de compétitivité pour s’adapter à l’évolution de ces règles du jeu.
Business partner, elle doit accompagner le groupe de manière très proactive, anticiper et évaluer les risques, dans le déploiement de la stratégie, ses conquêtes, son développement, ses implantations, la valorisation de ses marques… et le respect de sa bonne gouvernance.
Elle apporte une vision d’expert technique mais aussi d’acteur transversal à l’ensemble des sujets de l’entreprise. Impliquée très en amont dans la stratégie et les projets, elle doit appréhender les zones de risques, les évaluer et contribuer activement à en réduire les impacts.
Il s’agit de définir les risques majeurs et donc les problématiques liées, en ligne avec la stratégie. Il s’agit également de les traduire en termes business. C’est un véritable investissement qui apportera alors une forte valeur ajoutée. L’évaluation du risque financier, juridique, judiciaire, d’image et de réputation, devient ainsi un facteur de performance du groupe.
« Tone-at-the-top » et « Buzz at the bottom »
Une culture d’entreprise de l’éthique et de la compliance est une stratégie efficace pour atténuer les risques. Une approche globale est nécessaire.
Celle-ci irrigue toute l’organisation interne et appelle la collaboration des différentes fonctions, acteurs et vecteurs du changement. Impulsée par la Direction générale, elle est relayée par les directions RH, audit, juridique, financière, commerciales et opérationnelles.
Certains, « épinglés » et en conséquence sensibilisés, ont ainsi décidé de faire changer toute la culture de la société et de responsabiliser chacun, en ligne avec la stratégie globale plutôt que de multiplier les process qui risquent de déresponsabiliser.
Un profil rare et recherché
Piloter un tel système suppose d’identifier les risques. Cela suppose aussi de mettre en place des politiques claires. Ensuite, il faut les diffuser au sein du groupe et veiller à leur respect avec beaucoup de leadership. Ainsi, ce projet est éminemment transversal et les équipes compliance peuvent être pluridisciplinaires.
Il permet de fédérer les collaborateurs et d’assurer des cohésions transnationales autour des valeurs du groupe auquel chacun doit s’identifier et se les approprier : responsabilisation de chacun et engagement pour démontrer sa valeur ajoutée, respect, intégrité, sens du service aux clients – internes ou externes, autant d’effets de levier pour la contribution individuelle à la performance globale et collective du groupe.
Blandine CORDIER-PALASSE
Dirige un cabinet de conseil en stratégie humaine et organisation de Direction Juridique et Compliance et recrute dans les fonctions juridiques, relations sociales, compliance, gouvernance… Son cœur de métier.
Ses clients : Entreprises tous secteurs CAC 40, SBF 120, autres. Elle gère une équipe au sein du cabinet qu’elle a fondé, BCP Executive Search, après avoir été associée chez Boyden, avocat chez Slaughter & May puis directeur juridique dans des groupes cotés. Elle est aussi Docteur en Droit et co-fondatrice et Vice-Présidente du Cercle de la
Compliance.
Pour en savoir plus, www.bcpsearch.com et www.lecercledelacompliance.com